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  • Photo du rédacteurMarie

Diéter la Forêt ...

Les traditions ancestrales honoraient le lien sacré qui existe entre l’Homme et la Nature.




Dans de nombreuses sociétés, des rituels étaient pratiqués régulièrement au fil des saisons. Pour accompagner les éléments, les transformations de la nature, les forces de la Terre mère.Les hommes, les femmes, les enfants recouraient à des rites de passage qui ponctuaient la vie du groupe. La Nature enseignait, les hommes écoutaient. Recevaient. Respectaient. Honoraient.Certains rituels sont arrivés jusqu’à nous, qu’il s’agisse des diètes de plantes sacrées de la tradition amazonienne, des quêtes de vision des amérindiens Lakota, des huttes de sudation… De plus en plus d’occidentaux se tournent vers ces rituels aujourd’hui, tant notre besoin de sens, de connexion, de nettoyage, de retour à la nature est fort.

Ces diètes et ces quêtes sont de véritables expériences spirituelles. Très intenses, elles amènent l’individu au seuil de ses limites. Elles invitent à franchir dans la Foi le pas qui mène dans l’inconnu. Pour voir ce qu’il y a derrière nos croyances, derrière le voile des illusions de nos pensées. Pour descendre à l’intérieur de Soi, au fond de l’être. Et découvrir ce qui émerge de ces espaces intérieurs encore insondés.

De nombreuses traditions de sagesse qui parcourent l’humanité invitent à venir se retirer un temps en forêt. La sagesse la plus élémentaire veut que nous respections la Terre qui nous porte, qui nous donne vie et nous nourrit. Cette Terre sublime. La sagesse primordiale invite à ce que nous respections la Nature dépositaire des Savoirs et des Lois du Vivant. Pour de nombreux peuples, il est normal d’aller s’immerger dans la Nature lorsque nous avons besoin d’une guidance, de faire le point, de trouver des solutions. De guérir quelque chose. Aujourd’hui, nous voyons revenir ce mouvement d’immersion dans la forêt. La diète de forêt, sorte de grand bain de forêt en est un exemple.



La diète de forêt

Dans un espace délimité et protégé, le dièteur jeûne de toutes ses habitudes. Pendant 7 jours, il ne peut rien faire d’autre que rester dans son espace au coeur de la forêt. Pas de distraction. Un accompagnateur vient lui rendre visite une fois par jour pour répondre à ses besoins éventuels. Il lui apporte un peu de nourriture très épurée (des légumes servis sans sel car le sel coupe nos capacités de perceptions sensibles. Le sucre également. )

En modifiant notre alimentation de façon assez drastique pendant quelques jours, voire en jeûnant totalement ou partiellement, notre corps physique et energétique recouvre très rapidement une capacité de perception et de réception finement expansée. Il est aidé par les sollicitations sensorielles et vibratoires de la nature présente autour de lui. Manger végétal nous connecte au mystère du Règne Vert. Pour un retour à notre état naturel d’homme connecté au Vivant, les sources de pollution extérieures sont rigoureusement restreintes. Le dièteur ne se lave pas avec des produits. Rien que de l’eau. Pareil pour le brossage des dents : à l’eau.

Lorsque l’inspiration arrive ou que des éclairs de conscience se lèvent au dessus des terres émergées de notre conscience, le dièteur peut écrire ou dessiner sur du papier. Il peut aménager son espace à l’aide des bouts de bois, pommes de pin, feuilles séchées qui jonchent le sol de son espace de forêt. Il peut bien sûr rester dans son hamac et se laisser ballotter nonchalament au gré des sons d’oiseaux. Rapidement, le dièteur devient très sensible à son environnement. Tous ses sens sont comme nettoyés. La vue devient plus claire, l’ouïe plus fine, l’odorat plus subtil… Au fil des heures, il traverse les méandres de son esprit. Des émotions vives peuvent le surprendre. Colère, ennui, angoisse. Il peut observer le film de ses pensées et réaliser comment son mental produit sans repos de la pensée. L’absence de sollicitation extérieure permet de réaliser à quel point nos pensées tournent en rond sur elles-mêmes, car on se surprend, soudainement, à penser ce qu’on pense. Un voile est levé et nous pouvons observer comment notre tête nous mène par le bout du nez. Cela est merveilleux. Prendre conscience de la frénésie de nos pensées. D’un coup, cette frénésie contraste avec le calme et le silence de la forêt qui nous entoure.

Une fois que le voile est levé, que nous avons observé le cirque de nos pensées, que nous avons marqué la distance entre Moi et mes pensées ( «mais qu’est-ce que c’est que toutes ces pensées dans ma tête ? Pourquoi je pense tout cela sans cesse ? »), nous voyons que nous avons le choix de céder à ces pensées, de les suivre et de nous laisser submerger par les émotions qu’elles génèrent, ou bien nous pouvons choisir de ne pas les suivre. Choisir de nous positionner autrement. D’une façon nouvelle, que la Forêt, la Nature, la Vie, notre Terre et son Ciel nous enseignent instant après instant, au fil de la diète. L’aventure intérieure commence.

Dans le non-agir qui s’étire au fil des heures et des jours, l’esprit apprend à se poser comme un papillon sur une fleur. Se déposer dans un espace intérieur de paix. La paix… Une paix ineffable en effet, mélange de douceur infinie et de force éternelle, se réveille dans chacune des cellules de notre corps. Une sensation aboutie, celle du retour à la Maison, du retour dans l’espace familier de l’Âme du Vivant. Un espace intérieur unifié au grand Tout. Une âme qui nous rappelle « Je Suis » … « Je suis la Terre, je suis la Nature, je suis la Vie ». L’univers nous raconte alors ses mystères. Ses lois. Les lois harmonieuses de la Vie. Il nous raconte ce que nous sommes capables de recevoir. Quand nous avons fait de la place en nous pour accueillir le Nouveau Monde. La Nouvelle Terre.

Je ne suis pas mes pensées, je ne suis pas mon histoire, mon passé ni mon identité. Je Suis...

Dièter la forêt...

Se laisser infuser par sa force, sa Présence .

Se laisser nourrir par les arbres, le vent, le ciel, les sons.

Dièter la forêt…

Se laisser traverser par le vent

Se laisser impregner par le Règne Vert et ses mystères.

Communier avec le Vivant.

Communier avec Soi.

Rencontrer l’Âme qui habite en nous.

Enveloppé de nature, protégé par les forces bienveillantes des éléments, relié à des millénaires de Tradition, aller à la rencontre de la véritable Nature Humaine.

Descendre au fond de Soi.

Sans livre, sans gourou, sans détour, faire l’expérience par soi-même.

Soi et la Nature.

S’abandonner aux forces invisibles de l’Univers.

Aux énergies harmonisantes du Vivant.

Une expérience directe de connexion à Soi,

de connexion au grand Tout.




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